Depuis 2006, les clubs sportifs bénéficient de subsides qui leur permettent de se développer, d’accueillir des jeunes dans de bonnes conditions, de structurer des équipes, et de faire vivre le sport à Bruxelles. Ces subsides ne sont pas des privilèges : ce sont des aides essentielles qui profitent à l’ensemble de la collectivité sans aucune restriction et à l’image de Bruxelles. Et pourtant ces subsides sont aujourd’hui suspendus.
La raison est simple : pas de gouvernement, pas de budget, et donc pas de subsides. Après une vingtaine d'années en tant qu’échevin des Sports et député régional, je n’ai jamais vécu une telle situation. La Région peut continuer de fonctionner via les douzièmes provisoires, mais malheureusement le sport n’y figure pas comme priorité. Cela signifie que nos clubs sont parmi les premiers à souffrir de ce blocage politique dans l’indifférence absolue des forces politiques impliquées dans les négociations.
"Nos clubs sont parmi les premiers à souffrir de ce blocage politique dans l’indifférence absolue des forces politiques impliquées dans les négociations."
Pourtant, le sport n’est pas un élément accessoire. C’est un pilier essentiel de la société : un lieu d’inclusion, d’éducation, de prévention, d’épanouissement et de santé. Le sport dépasse largement le cadre du divertissement, il représente, en réalité, un besoin fondamental, indispensable au bien-être et à la cohésion sociale de toute une population.
Pour rappel, je m’étais déjà exprimé publiquement à ce sujet dans un communiqué de presse envoyé le 20 mai 2025, dénonçant un « blocage politique inacceptable » et appelant les clubs, notamment amateurs, à « se réveiller, se rassembler et réagir », car c’est bien leur avenir qui est en jeu. Malheureusement, celui-ci n’a été que très peu relayé dans les médias.
À Woluwe-Saint-Lambert, nos clubs accueillent des centaines de jeunes, des familles, des bénévoles qui donnent de leur temps et de leur énergie. Sans subsides, ces structures s’effritent. Les factures restent, les infrastructures doivent être payées, les entraîneurs doivent être rémunérés, et la saison doit continuer… mais les moyens, eux, ne suivent plus.
Et puis, même si cela est moins urgent, il faut aussi rappeler que l’ensemble des projets communaux est également à l’arrêt pour les mêmes raisons. Les rénovations prévues des infrastructures sportives en région bruxelloise sont donc retardées. Si la situation persiste, à moyen et long terme certaines infrastructures pourraient devenir vétustes.
Face à cette impasse, et après avoir été contactés par plusieurs clubs, j’ai décidé de mobiliser l’ensemble des clubs de Woluwe-Saint-Lambert concernés par les subsides régionaux et d’organiser une conférence de presse, en leur présence, afin qu’ils puissent témoigner directement de l’urgence et de la gravité de leur situation. L’ensemble des clubs woluwéens concernés par ces subsides étaient présents ainsi que Serge Crevecoeur, entraîneur du Brussels Basket (club professionnel évoluant en BNXT League). Ensemble, ils ont pu faire entendre leur voix et exposer la réalité du terrain aux journalistes, que je remercie sincèrement pour leur présence et leur intérêt.
Des solutions existent pourtant : la mise en place d’une dérogation exceptionnelle dans le cadre des douzièmes provisoires afin d’éviter un préjudice grave aux clubs sportifs. Ou former une majorité ponctuelle permettant le vote des subsides uniquement. Ces pistes sont légalement possibles. Elles ne demandent qu’une volonté claire de préserver le sport bruxellois.
Le sport mérite mieux que l’attente.
Le sport mérite mieux que l’incertitude.
Le sport mérite d’être défendu, aujourd’hui plus que jamais.